Le ciel était magnifique ce jour-là. Le teint, d’habitude bleutée, était maintenant rosé et orangé. Ces couleurs se mariaient si bien. Les nuages, qu’on confondait avec du coton, étaient maintenant roses. Mais pas un rose sombre, triste et froid, qui nous déprime plus qu’autre chose. Non. C’était un de ces roses, un peu pâle, clair et harmonieux, qu’on aime voir et qui nous fait sourire. Le magique spectacle des nuages qui se déplaçaient en changeant de forme et le soleil qui sortait de sa cachette, que personne ne pouvait arrêter, m’émerveillais.
J’étais sortie de ma tanière tôt, ce matin là, souhaitant prendre l’air. J’avais toujours adorée l’aurore. De plus elle me relaxait. En effet, aujourd’hui , j’allais prononcer la formule si souvent entendue par les anciens chefs, et ce, pour la première fois de ma vie. J’étais à la fois excitée et impatiente, mais aussi calme et faisait preuve de beaucoup de patience à la venue de ce baptême. Je me rappelle le jour ou j’avais moi-même était devenue apprentie. J’avais lavé mon pelage blanc et j’étais sortie comme une princesse sortait de son repaire. La foule m’avais acclamée et j’étais si fière de moi, ma mère aussi d’ailleurs. Ma sœur avait été baptisée le même jour que moi, et ont avait toutes les deux été surexcitées.
Les chats commençaient à sortir de leur tanière, et le ciel, si rose peu de temps avant, avait perdue toute sa splendeur, pour laisser place à un ciel bleu parsemés de quelques nuages. Ce ciel était, certes, magnifique, mais manquait un peu de couleurs. On pouvait apercevoir de fins très blancs qui se déplaçaient d’un point à un autre. Il y en avait souvent et ça me fascinait toujours. J’étais sure que ce n’était pas des nuages, mais autre chose, car les nuages se déformaient toujours, alors que ça, ça gardait toujours sa forme initiale.
Il était temps que je prononce les paroles qui me tenait temps à cœur. Je me dirigeai vers le promontoire et monta dessus d’un bond. J’étais si contente ! Je cherchai le chaton en question, sans le trouver. Je décidai tout de même de parler, ça le ferait peut être venir. Je pris une grande bouffée d’air et dis, avec mon air le plus solennel et respectueux possible :
« Que tout ceux qui sont en âge de chasser, s'approche du promontoire pour une assemblée du clan ! Moi, Etoile Enneigée, chef du clan de la Rivière, j'en appelle a nos ancêtres pour qu'ils se penchent sur ce chaton. »
Ces paroles étaient sorties, comme si je l’avais dit des milliers de fois. Le fait que les chats qui me regardaient, étaient très attentifs, me réconfortais et me donnais plus confiance en moi. Je m’aperçus à ce moment là, que le chaton était venu se poser juste derrière moi, sans que je m’en aperçoive. Je continuai alors :
« Tu as désormais atteint l'âge de six lunes. Patte de Cerise, en ce jour, tu reçois ton nom d'apprenti. Tu t'appelleras Nuage de Cerise.
Moi, Etoile Enneigée, chef du clan de la Rivière, j'en appelle à nos ancêtres pour qu'ils se penchent sur ce chaton et le guident jusqu'à ce qu'il trouve en ses pattes la force et le courage de devenir une guerrière. Ton mentor sera donc…
Je marquai une courte pause. Je n’avais pas réfléchis au mentor de Patte de Cerise. Je restai calme et dis simplement:
Je serais ton mentor… Je transmettrais à Nuage de Cerise tout mon savoir et que je ferais d’elle une grande guerrière dont le clan pourra être fier.
La nouvelle apprentie me toucha la truffe et les chats du clan l’acclamèrent.
